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Procréation assistée ouverte à toutes : les citoyens divisés

Les débats citoyens n’ont pas abouti à un consensus sur l’ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) aux femmes seules ou homosexuelles. Le gouvernement doit rendre sa décision cette année.

Pour ou contre l’ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes et aux femmes seules ? La question, débattue pendant les États généraux de la bioéthique, reste très clivante, comme le montre le rapport de synthèse des débats citoyens publié hier.

Les partisans de l’ouverture mettent en avant le principe d’égalité, et défendent une vision de la famille fondée non pas sur le lien biologique, mais sur un projet parental.

Les opposants font primer le naturel, dénoncent les dérives d’un « droit à l’enfant » et insistent sur le droit à avoir un père.

Pour préparer la révision des lois de bioéthique, programmée à la fin de l’année, le comité consultatif national d’éthique (CCNE) avait organisé une consultation dans toute la France. De janvier à avril, 21 000 personnes ont participé à 270 rencontres, et quelque 65 000 contributions déposées sur le site internet dédié.

« Pas un sondage »

« Le rapport n’est pas un sondage ni une vision de la population française, mais l’opinion des personnes qui ont participé aux états généraux », précise Jean-François Delfraissy, le président du CCNE, qui pointe la limite de ce type de consultation : la présence, en nombre de militants, qui ont « monopolisé les prises de position », notamment contre la PMA.

Pendant la campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait promis d’élargir l’accès à la PMA. Le rapport des citoyens remis hier est une première étape vers le changement de la loi. À l’automne, le CCNE rendra lui son propre avis. « En parallèle, d’autres travaux préparatoires à cette révision sont en cours et d’autres rapports, études ou avis seront remis dans les prochaines semaines et les prochains mois. Le gouvernement s’appuiera sur l’ensemble de ces contributions, travaux, rapports et avis pour élaborer son projet de loi », précise l’exécutif dans un communiqué. Le président de la République a également organisé deux dîners consacrés à la bioéthique à l’Élysée avec des personnalités aux points de vue divergents. Le texte est attendu d’ici la fin de l’année.

Besoin d’information

Les sujets liés à la procréation ont focalisé l’attention, mais d’autres questions étaient également posées aux citoyens. Neuf thèmes étaient soumis à la réflexion. L’environnement, le don d’organe et les neurosciences n’ont pas mobilisé les foules. Les recherches sur l’embryon et les cellules-souches tracent également un clivage entre les défenseurs inconditionnels du droit à la vie, opposés sur le principe à toute recherche, tandis que la majorité des citoyens et scientifiques y sont favorables, à condition d’un encadrement strict. Pour cette question complexe, les citoyens consultés regrettent de ne pas disposer d’un bon niveau d’information pour comprendre les enjeux de techniques pointues et en constante évolution. C’est aussi le cas pour les problématiques liées aux examens génétiques et à la médecine génomique, l’intelligence artificielle et la robotisation. Les citoyens s’accordent sur un autre point, selon Claude Kirchner du CCNE, qu’il s’agisse de choix sur des tests génétiques ou d’intervention de l’intelligence artificielle : « l’humain doit garder la main, le contrôle, la décision finale ».s-divises

https://www.ledauphine.com/societe/2018/06/05/procreation-assistee-ouverte-a-toutes-les-citoyens-divises

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